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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 08:25


4. "TOUS SUR LE MÊME BATEAU" : EXPLOITES ENSEMBLE, NOYES ENSEMBLE

        Parmi la somme de phénomènes que ne saisissent pas les immédiatistes en tout genre - anars', gauchistes, "ultra"-gauchistes, etc., celui-ci : processus économique et processus politique ne sont pas automatiquement reliés.
      Ainsi toute crise économique n'accouche pas mécaniquement d'une révolution. Le capital et le travail, représentés sur la scène politique par classe dirigeante et classe salariée, sont loin de n'être que des catégories virtuelles sur les diagrammes des sociologues, mais elles constituent également des forces historiques agissantes.
        
    
A chaque fois qu'éclate une crise, toujours plus profonde et générale, la condamnation du système proclamée par Marx/Engels il y a un un siècle et demi est validée scientifiquement. Cependant la crise ne suffit pas à abattre le Marché, les marchands, le profit, les profiteurs, loin s'en faut.

     "Même si la bourgeoisie est en antithèse complète avec les exigences du développement historique, elle n'en reste pas moins la classe la plus forte. Bien plus, on peut dire que du point de vue politique, la bourgeoisie atteint le sommet de sa puissance, le sommet de la concentration de ses forces et de ses moyens politiques et militaires, de tromperie, de violence et de provocation, c'est-à-dire l'apogée de sa stratégie de classe au moment où elle est le plus directement menacée d'un écroulement de sa domination. La guerre et ses horribles conséquences ... ont révélé à la bourgeoisie le danger d'une ruine imminente. C'est ce qui a aiguisé au maximum son instinct de conservation.
     ...En outre, nous ne devons pas oublier que la bourgeoisie (c'est le grand privilège de la classe dominante) ne s'est trouvée en danger de mort qu'après avoir acquis une énorme expérience politique. La bourgeoisie a créé et détruit toutes sortes de formes de gouvernement : elle s'est développée sous l'absolutisme, sous la monarchie constitutionnelle, sous la monarchie parlementaire, sous la république démocratique, sous la dictature bonapartiste, dans l'Etat allié à l'Eglise catholique, dans l'Etat qui persécutait l'Eglise. Cette expérience riche et multiforme a pénétré dans
la chair et le sang de la caste dirigeante de la bourgeoisie et celle-ci la mobilise aujourd'hui pour se maintenir à tout prix au pouvoir. Et elle agit avec d'autant plus d'ingéniosité, de raffinement, de manque de scrupules que ses chefs reconnaissent plus clairement le danger qui la menace" (Lev Trotski).

       Le fondateur de l'Armée Rouge souligne ici l'aspect plastique de la domination bourgeoise, dosage plus ou moins savant de vénalité et de violence, de faux réformisme et de vraie conservation. Son mode de production a beau être devenu totalement parasitaire, la classe dirigeante, elle, tient bon les rênes et ne les lâchera pas de plein gré, même si le monde doit s'écrouler autour d'elle, sur elle et sur l'humanité.

      La crise économique replace la dialectique marxienne dans le champ de l'actualité. L'économie et la finance, l'Etat et la démocratie bourgeoise, la justice de classe et la diplomatie internationales, le Marché mondial et l'idéologie dominante s'enchevêtrent de manière complexe, inter-active. Les effets deviennent des causes qui, à leur tour, suscitent d'autres effets opposés. Le capitalisme sème l'anarchie au coeur de la société et la société réagit par plus de règles, d'ordre, de discipline au service du système. Si un mouvement social ne surgit pas pour frapper au flanc de la bête, celle-ci reprenant ses forces, entame une nouvelle prédation sur une échelle toujours plus généralisée.      

        "Alors, se lamentent les révolutionnaires de descente-de-lit en consultant leur journal intime, c'est pour quand le Grand soir ?" Marx, qui n'est pas le pire des pédagogues en politique leur répond :

      "...des rapports de production nouveaux et supérieurs ne peuvent remplacer [la formation sociale antérieure] avant que les conditions matérielles de leur existence n'aient mûri au sein de la vieille société".

     Donc chez le Vieux, pas de date fixe, pas de "Grand soir" stalinien, pas de correspondance mécaniste entre l'essor du capitalisme et la libération de la classe exploitée. Il a en outre pris la peine de préciser, par rapport à ceux qui pensaient que le nombre fait la force :

     "Les nombres ne pèsent dans la balance que quand ils sont unis par l'organisation et guidés par la connaissance".

       Voilà qui ramène à la nécessité pour les salariés de s'unir, nécessité fortement étouffée par l'impitoyable concurrence que le système les force à se livrer entre eux.  


[à suivre]   
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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 00:00


2. QUI VEUT SAUVER LE CAPITALISME ?

       Des interprétations de la crise, plus ou moins déformées, plus ou moins loufoques, il n'en manque pas. Ouvrez le bouton de la radio... Par exemple, les socio-démocrates parlent de "mauvaise gestion" économique. Cela tombe bien, l'un d'entre eux est président du FMI ! Alors ces messieurs-dames font des propositions "constructives" : mesures exceptionnelles (la droite les prend), réformes de façades (la droite les accomplit), remaniements ministériels (la droite en fait aussi). Bref, un politicien ou une politicienne de droite ou de gauche sait très bien vous expliquer comment changer une roue (même s'il ne l'a jamais fait), mais lorsque tous les pneus du 4X4 sont crevés, y compris la roue de secours, ils sont  incapables d'expliquer pourquoi.
     
      Du côté de l'extrême-gauche "radicale", des anarchistes, auto-gestionnaires, révolutionnaires en chambre et autres "ultras" qui,
en politique, en pincent pour le romantisme, l'individualisme ou...le nombrilisme, en-dehors du fait qu'ils sont peu nombreux, quand le système connaît une telle crise, alors selon eux la révolution devrait  se produire automatiquement. "Y'a qu'à" réunir toutes les bonnes volontés et "faire péter le système" ou  "construire un autre monde possible" en utilisant les "canaux alternatifs" (comme le courant). Malheureusement, l'histoire des rapports de production n'obéit pas à leurs désirs personnels et, la plupart du temps, elle laisse ces malheureux se morfondre dans leur coin jusqu'à la prochaine poussée de fièvre économique.
     

     Le Sous-Lieutenant Karpov, lui, est là pour donner la position théorique développée tout d'abord par Marx / Engels. Les 2 compères avaient déjà décrit en leur temps l'hypertrophie des forces productives (salariés + machines + évolution technique) encadrées par le capitalisme, leur accumulation toujours plus élargie, leur concentration phénoménale et, en réaction dialectique à ce phénomène, la résistance d'abord instinctive du prolétariat, susceptible de se transformer en lutte de classes à certaines conditions. La crise représente la rupture de cette ascension fulgurante des forces productives. En ce sens, toute crise économique d'ampleur est potentiellement révolutionnaire parce qu'elle fait remonter à la surface les contradictions internes mortelles du système. C'est bien parce qu'elle est consciente de ce danger que la classe dirigeante se mobilise à ce point, faisant taire momentanément rivalités nationalistes et concurrence économique. Mais "potentiellement" seulement, s'il n'y a pas la même prise de conscience symétrique de la part de la classe salariée.
       Dans l'oeil du krach cyclonique, la croissance stoppe brutalement, pour un laps de temps que les décideurs s'efforcent de rendre le plus bref possible, durant lequel ils vont s'efforcer de réorganiser leur système et reprendre la course vers des sommets d'accumulation toujours plus élevés. Chaque crise prépare les conditions de la suivante, plus profonde et plus large.
     
Cette vision purement catastrophiste de l'économie politique constitue la force de frappe symbolique de la théorie révolutionnaire de Marx / Engels : c'est parce qu'il est soumis à de brusques et violents accès de fièvre que le mode de production est
objectivement révolutionnaire, c'est-à-dire même s'il n'existe aucune organisation luttant pour la société future.
       Ce n'est pas tout. Le capitalisme est également le système le plus prédateur et le plus chaotique de l'histoire des sociétés de classes. A ceux qui le combattent et désirent ardemment l'abattre, le Sous-Lieutenant, à l'instar des camarades Karl et Friedrich, indique que l'écroulement de l'esclavagisme salarié découlera de 2 conditions essentielles :

       - la formation de la majeure partie des salariés en une classe organisée qui lutte pour ses propres buts avec ses propres armes ;

       - l'organisation de cette classe en un parti politique.

       Sans ces 2 conditions-là, pas d'avancée, pas de victoire révolutionnaire, pas de société sans classes, sans Etat, sans Marché.

       Léon Davidovitch Trotski a souligné que la crise endémique du capitalisme recèle un paradoxe fondamental. D'une part, la classe dirigeante est déboussolée, elle ne sait pas comment remédier à ses propres contradictions internes, les cartes de la "diplomatie internationale" sont re-distribués (par exemple aujourd'hui, les Etats-Unis ont perdu momentanément la main économique) ; d'autre part la crise exprime la puissance mondiale de la Bourgeoisie et exacerbe ses capacités à défendre et restaurer son système et à devenir extrêmement agressive contre la classe exploitée.

      
Telle la Noblesse à la fin du XVIIIème siècle, la classe capitaliste est devenue parasitaire. Mais contrairement à cette même Noblesse heureusement disparue (hormis quelques fossiles vivants entretenus sous cloche dorée), elle, elle le sait. Elle a su développer une science de la conservation du pouvoir par tous les moyens gigantesques dont elle dispose. Elle est prête à empêcher la roue de l'histoire de tourner, fut-ce au prix d'une 3ème guerre mondiale et de la destruction totale de la planète (destruction déjà largement entamée en temps de "paix"). Le gaspillage effrénée auquel elle se livre ne fait que renforcer ses capacités à résister à tout changement. Face à une telle force explosive, seule une organisation renforcée et rigoureuse de la majorité de l'humanité, de ceux qui souffrent et meurent sous le boisseau, spoliés de tout "droit" autre  que de mettre de temps à autre un bulletin dans une urne, qui n'auront jamais d'autre existence que misérable et inhumaine, seule une telle organisation peut se dresser face à l'inéluctabilité du Marché et à la soi-disant "universalité" du système bourgeois.

[à suivre]    
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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 16:51


1. IL FAUT SAUVER LE CAPITALISME !

      
        De 1946 à 1973, l'Europe occidentale connut 27 années d'essor économique, rebaptisées "les Trente Glorieuses" pour arrondir au chiffre supérieur.

       En 1974, le 1er "choc pétrolier" marqua l'avènement d'un processus de crises économiques, dont les cycles se rapprochent grosso modo. Si l'on établit un listing des krachs les plus importants, cela donne :

           - 1974 : 1er choc pétrolier

           - 1979 : 2ème choc pétrolier

           - 1987 : krach boursier mondial

           - 1993 : crise du système économique européen

           - 1994 : crise du peso mexicain

           - 1997 : krach boursier asiatique

           - 1998 : crise économique dans la CEI (Russie, Belarus, Ukraine)

           - 1998-2002 : crise économique argentine

           - 2000 : éclatement de la "bulle Internet"

           - 2002 : crise monétaire en Turquie

           - 2008 : krach boursier mondial ("crise des subprimes")

      Le gigantesque krach boursier qui vient de se produire a réveillé chez la classe capitaliste cette crainte instinctive de voir son système lui échapper, que les leviers de commande ne répondent plus et surtout, que la crise n'engendre un cataclysme social.
     
      Alors, depuis une semaine, le mot d'ordre c'est : "Tout le monde sur le pont !" Droite comme gauche, écolos comme libéraux, on se serre les coudes. Chacun y va de sa petite proposition pour sauver ce qui peut l'être, mais l'essentiel est surtout que perdure l'économie de marché.
      Quand éclate une guerre mondiale, la Bourgeoisie sonne le tocsin et tout le monde se rallie à l'appel général. Aujourd'hui c'est pareil : gauche comme droite trouvent tout naturel que la classe salariée états-unienne soit ponctionnée de 1400 milliards de dollars pour permettre à ses employeurs de continuer de l'exploiter vaillamment. Et la vieille Europe d'emboîter le pas aux impérialistes yankees. En Hollande et en Allemagne, en Angleterre et en France, en Italie et en Belgique, etc. on ponctionne le prolétariat pour remettre d'aplomb la roue infernale du Profit.

     Au fait, quelles sont donc les causes du krach selon les "spécialistes" payés pour le savoir ? Il n'y a qu'à choisir à la supérette des "consultants-économistes-conseillers-financiers-analystes-fumistes-fumeux", au rayon "recettes bidon" :

     - c'est un problème moral : les financiers sont des gens sans scrupules ;
     - c'est la faute au "tout-libéral", au "laisser-faire" du Marché ;
     - c'est un phénomène incontournable du système, comme les tsunamis pour le climat et les éruptions volcaniques pour la géologie ;
      - c'est une question de compétences : il faut virer les décideurs "incompétents" et les remplacer par des "compétents" ;
      - il n'existe pas de causes "rationnelles", cela relève du para-normal.
    
     Alors pourquoi ne pas rappeler ce que disait K.Marx en 1859 :

     "La société possède trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d'industrie, trop de commerce".

     "Trop" par rapport à quoi ? Par rapport aux limites de plus en plus contraignantes imposées par les rapports de production privés. D'ailleurs, tout le monde peut le constater :

les profits sont privés, la dette est "publique".

      La crise résulte de la collision brutale entre des forces productives - dont font partie les travailleurs quels qu'ils soient - toujours en expansion et des rapports de production qui s'approprient les fruits du travail de manière privative.

       Dans le Manifeste du Parti communiste, Marx et Engels écrivent :

     "Comment la bourgeoisie réussit-elle à surmonter les crises (bien entendu si le prolétariat ne s'en mêle pas) ? D'une part en détruisant par la force une grande quantité de forces productives ; de l'autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus intensément les marchés existants".

        Il faut revenir sur la conditionnalité fondamentale posée par Marx/Engels :

     est-ce que , lorsque surgit la crise, le prolétariat - c'est-à-dire salariés et chômeurs - "s'en mêle" ou pas ?

      En démocratie, forme bourgeoise par excellence, le prolétariat n'a pas cette possibilité. La seule manière pour lui de "s'en mêler", c'est d'utiliser sa force économique et sociale pour peser sur la classe dirigeante de manière coercitive, soit lutter, faire la grève et mieux si élargissement du mouvement. De toute manière, un krach d'une telle ampleur ne pose pas à la classe salariée le problème des "solutions" à trouver pour rabibocher le système et sauver le capitalisme, ce régime même qui la tient en esclavage depuis 2 siècles et demi, mais bien plutôt la question du pouvoir politique et du mode de production. La crise remet à l'ordre du jour l'hypothèse révolutionnaire d'une société sans profit, sans Marché, sans échange mercantile. C'est pour cela que l'on assiste à une telle mobilisation de toutes les "énergies" et toutes les "bonnes volontés" pour voler au secours de ce pauvre capitalisme qui ne va pas bien. Il ne s'agirait pas que l'on commence à douter de la pérennité de la société bourgeoise. Le "on est tous sur le même bateau" est ressassé à l'envie  par l'industrie médiatique.

      Mais il faut bien admettre ceci : les Etats dominants sont prêts à mettre le gros paquet pour remettre sur les rails la roue du Capital, c'est-à-dire à faire peser davantage sur les travailleurs les conditions d'une reprise de la sainte croissance, ceci élargissant encor les conditions de la prochaine crise. Quoiqu'ils fassent, les dirigeants ne sauraient atténuer le clivage mortel entre "le volcan de la production et le marécage du marché", pour reprendre une image de Marx/Engels.   


[à suivre]
    
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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 16:27

 

 

 

 

 


    








    

     "La condition essentielle d’existence et de suprêmatie pour la classe bourgeoise est l’accumulation de la richesse dans des mains privées, la formation et l’accroissement du capital ; la condition du capital est le salariat. Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux".
      

       (Manifeste du Parti communiste, 1848)

    





 










    

     "La loi qui maintient constamment l'équilibre entre la surpopulation relative, ou l'armée industrielle de réserve, et l'ampleur et l'énergie de l'accumulation, rive beaucoup plus fermement le travailleur au capital que les coins d'Héphaistos ne clouèrent jamais Prométhée à son rocher. Elle implique une accumulation de misère proportionnelle à l'accumulation du capital. L'accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l'autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d'esclavage, d'ignorance, de brutalité et de dégradation morale pour la classe dont le produit propre est, d'emblée, capital".
                                

                                 (Le Capital, 1867)



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 09:22




     Comment donc s'est affirmée au plan économique la Bourgeoisie française, avant que d'accomplir sa révolution ? Essentiellement grâce au "commerce lointain". Celui-ci permettait :

     1) de vendre des produits manufacturés français au-dessus de leur valeur ;

      2) d'acheter à très bas coût des produits locaux (fruits, légumes, épices, artisanat, etc.) revendus très chers dans la métropole.

      Vers 1750, les "colonies" ne constituaient nullement des territoires à mettre en valeur, mais simplement des réservoirs d'esclaves et de matières 1ères. Tout était expédié  en France à l'état premier, avec interdiction d'effectuer toute transformation sur place. Colbert a écrit dans une lettre que les colonies ne devaient produire "pas même un clou".




    











    
     Le "pacte colonial" consiste en ceci : les colonies fournissent à la métropole ses matières 1ères brutes et celle-ci leur revend des produits manufacturés en quantité limitée. Grace à quoi  ce commerce colonial pratiquement à sens unique va rapidement enrichir une Bourgeoisie française encore peu industrielle à la fin du XVIIIème siècle (et aussi la partie la plus avisée de la Noblesse).

     La plupart des conquêtes coloniales s'effectuent militairement et font suite à des désastres subis sur les champs de bataille européens. L'armée française retrouve ainsi une sanglante virginité sur le dos des peuples colonisés. L'Algérie en constitue un exemple frappant : il faudra attendre des dizaines et des dizaines d'années avant qu'elle ne joue un rôle notable dans l'économie métropolitaine. En outre, l'Etat y "exportera" un surplus de main-d'oeuvre, chômeurs et vagabonds qui constitueront la 1ère vague des colons, les futurs "pieds-noirs".
   



      Ce caractère archaïque du colonialisme français va perdurer jusqu'après la 2ème guerre mondiale. Il se retrouve encore aujourd'hui dans quelques caractéristiques :

     1) une colonisation qui ne commence qu'après la chute de Napoléon, donc relativement tardive par rapport aux Empires concurrents ;

     2) le rôle dominant de l'Etat, notamment dans l'exploitation économique des possessions ;

     3) la main-mise de l'armée et des fonctionnaires dans les colonies, devenues des îlots de privilèges inconcevables en métropole.

     Ces 3 aspects vont nourrir un impérialisme usurier et corrompu impliquant étroitement l'Etat et l'armée mais relativement moins puissant et économiquement performant que ses rivaux britanniques et états-uniens.



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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 10:50






      Les 1ères années de colonisation de l'Algérie par l'Empire français creusent un trou noir démographique dans les populations conquises.
   
     Causes principales de cette déflation humaine : massacres militaires, politique coloniale de la "terre brûlée", spoliation des terres, de tous les biens et des vivres des villages "rebelles", famines artificiellement provoquées, etc. En une quarantaine d'années (1830-1868), 2 millions d'âmes sont dissoutes par les colonisateurs républicains.

     Ce sont les famines qui tuent le plus de gens. En 1848-49 et 1867-68, elles sont consécutives à des campagnes répressives féroces. En 1848-49, la rebellion d'Abd-el-Qader est écrasée dans le sang, la totalité des récoltes des régions insurgées part en fumée, ainsi que leurs réserves de vivres. Remarque de l'administration coloniale à ce sujet :

     "Les Arabes commencent à comprendre que la paix seule leur fournira les moyens de réparer les désastres causés par deux années de disette",

ce qui confirme que les famines constituent une arme de destruction massive dans les serres des conquérants.
    


      D'autant que l'aspect économique profite largement aux colons agriculteurs. Malgré le besoin d'importer du blé et des farines, ceux-ci continuent au contraire d'exporter et d'empocher le surplus dû à la hausse des cours. La chute de la production céréalière s'ajoute au manque de main-d'oeuvre causé par l'extermination coloniale, la famine et les épidémies provoquées par la sous-nutrition. En 1867, le choléra tue un demi-million d'Algériens.

      Pour clore le chapitre, disons que la brutalité des méthodes coloniales françaises a été le ferment de la révolte qui, quelques 70 années plus tard, embrasera l'Algérie jusqu'à ce que le dernier "pied-noir" (du moins le dernier pied-noir colonialiste) ait bouclé sa valise.

[à suivre]



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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 00:00

 

L'ETAT ISRAËLIEN EXPORTE LA PAX AMERICANA



      Depuis l'effondrement de l'URSS, l'administration états-unienne mène à l'égard de la Russie une politique oscillant entre dédain, méfiance et petites humiliations.


     La Géorgie n’étant pas membre de l’OTAN, Washington a confié son encadrement militaire à...Israël. A peine nommé ministre de la Défense par le Président Saakashvili, un certain David Tkechelachvili a fait équiper l’armée géorgienne d’armes israéliennes et a autorisé des sociétés israéliennes à venir faire profiter de leur "software" les militaires géorgiens.

 

 

 


    








     15 jours avant le bombardement de l'Ossétie du Sud, tout ce beau monde a ré-intégré ses pénates, de façon à se dédouaner de toute responsabilité dans le massacre de milliers de civils Ossètes.

     Les siamois Poutine-Medvedev (medved = "ours") signalèrent bien à l'administration états-unienne les préparatifs géorgiens et prièrent Bush Jr de calmer son allié caucasien impétueux. Cependant,  le super-tanker Texan offrit toute latitude à Saakashvili d'agir à sa guise. Sur ce l'armée géorgienne, appuyée par quelques 2 500 mercenaires, attaque l’Ossétie du Sud et efface 2 000 civils.

    



     Les Russes, évidemment prêts à rendre cette amabilité, ont immédiatement réagi en respect des accords passés avec l'Ossétie et en quelques heures, ils ont pris le contrôle de la totalité de la Géorgie hormis la capitale Tbilissi, pour ne pas se mettre dans l'"illégalité" internationale. Pour les conseillers militaires venus d'Israël - tous anciens  participants  à la déculottée contre le Liban en 2006 - ce fut une nouvelle déconvenue. Le leader du Hezbollah libanais (Hassan Nasrallah) conseilla ironiquement aux Géorgiens d'utiliser plutôt la prochaine fois des stratèges de son organisation, eux qui avaient su mettre à mal la redoutable armée de l'Etat sioniste.

 


     Ainsi s'est produite dans le Caucase la défaite politique de l'administration Bush et de ses sous-maltraitants sionistes. On ne peut gagner à tous les coups de boutoir militaristes. Les néo-cons états-uniens, pris au piège de leurs propres chimères impérialistes, voulant croire à leur invicibilité comme leurs alliés évangélistes font semblant de se connecter directement à "dieu" pour recevoir les consignes géo-politiques du "tout-puissant", ont pensé pouvoir affaiblir  tranquillement l'Empire russe, notamment en finançant l'islamisme en Tchétchénie (ils avaient déjà fait le coup en Afghanistan avec les Talibans). Ce n'est pas tout : les mêmes fous de "dieu" gouvernant à Washington ont organisé le pillage économique des ressources  ex-soviétiques par des oligarques russes américanophiles, fait encercler la Russie par  l’OTAN, ils l'ont ouvertement menacée avec des missiles pudiquement dénommés «bouclier anti-missiles», détourné les voies d’acheminement des hydro-carbures du territoire russe et coetera.


     Tout comme les USA, Israël et l'UE n'ont cure du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" - voir la création in vitro de l'"Etat" Kossovar - la Russie considère les Ossètes et les Abkhazes comme des cartes à abattre sur la table du jeu de prédation impérialiste - voir ce qu'il en est du droit des Tchétchènes à "disposer d'eux-mêmes". Dans cet impitoyable affrontement concurrentiel entre hyper-requins, il n'y a ni "bons" ni "méchants", ni "Axe du Mal" ni du "Bien". Seulement le stade suprême du capitalisme.

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 13:01


CE QUE L'ON N'APPREND PAS A L'ECOLE DE LA REPUBLIQUE

     Durant la colonisation algérienne, la troupe française accomplit force massacres.

    


     En 1832 dans la Mitidja, plaine centrale de l'Algérie, toute une tribu, surprise durant le sommeil, est égorgée, les enfants aussi bien que les grands-parents et  l'ensemble de la famille. Pour attester de ce fait glorieux, les cavaliers français reviennent au fort avec des têtes plantées au bout de leurs lances. L'ensemble des troupeaux capturés est revendu, mais ce n'est pas le seul butin : on trouve aussi sur les marchés des bracelets encor accrochés à des mains tranchées, des bijoux suspendus à des morceaux de chair sanglante, etcetera. Ce trésor palpitant a été équitablement réparti entre les "vainqueurs".

     Dans une brochure, un géographe qui participe à un corps expéditionnaire propose, pour coloniser la plaine de la Mitidja, fertile en nombreuses cultures, "d'exterminer tous les Berbères des montagnes..." qui vivent dans les parages.

     En 1840 le général Bugeaud estime, devant la Chambre des députés, que jusqu'à présent les colonisateurs se sont montrés plutôt faibles. Il déclare :

     "Il faut une grande invasion qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths".

     Il sera écouté. Dès cette même année 1840, pendant la guerre contre Abd-el-Qader, l'armée de la République confisque systématiquement à "l'ennemi" troupeaux, blé et vivres, femmes et enfants.
    


     En 1845, Bugeaud, jamais à court d'idées, préconise la technique de l'enfumage : on regroupe une tribu dans un lieu clos, par exemple une grotte car il y en a beaucoup dans la colonie, puis on enfume jusqu'à l'asphyxie complète. Des dizaines de milliers d'Algériens périront ainsi. Cette méthode est  qualifiée
sobrement de "mesure de rigueur".
    



     Officialisés comme perception d'"impôts", "pénalités", "amendes", "contributions de guerre"
, pillages et destructions accompagnent les massacres. La colonie ainsi ponctionnée régresse économiquement de manière spectaculaire.
     Violant allègrement tous les "accords" signés, l'armée coloniale séquestre la totalité des biens des Algériens tués, chassés ou expulsés, laissant
dans le dénuement total les familiers qui ont survécu : plus de maisons, aucun bien, aucun objet, rien.

[à suivre]
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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 16:20


CE QUE L'ON APPREND PAS A L'ECOLE DE LA REPUBLIQUE

     
     En 1830, l'Empire français entame la conquête de l'Algérie. La population algérienne est alors d'environ 3 millions d'habitants. 
     En 1856, il y a 500 000 âmes de moins, effacées par la colonisation. En 1871, un million d'Algériens manquent à l'appel. Un million de personnes vaporisées, vous appelez ça comment ? Les colonisateurs agissent comme si les Algériens n'existaient pas, ou si peu.




    

     C'est que l'armée française ne fait pas de détails. Elle pratique une politique de la "terre brûlée", consistant à affamer les populations, à les chasser de là où elles vivent et, en cas de rébellion, à les exterminer. Des villages sont rasés sur pied, des villageois réfugiés dans des abris ou des grottes sont enfumés comme des lapins jusqu'à l'asphyxie de tous, hommes, femmes et enfants, vieillards. La France républicaine a aussi inventé la chambre à gaz. Qu'est-ce que le ministre Darcos attend pour faire ajouter ce haut fait dans les livres d'histoire ?

 

 



        Un officier (De Montagnac) déclare que l'objectif de la pacification est d'« anéantir tout ce qui ne rampera à nos pieds comme des chiens ». Dans ce but, les soldats tirent sur tout ce qui bouge, brûlent jusqu'à la plus humble masure, faisant fuir les survivants, condamnés à mourir de faim, de soif ou de maladie.

     De cette manière, un tiers des Algériens sont exterminés. Causes principales : massacres, déportations, famines artificiellement provoquées, épidémies importées par l'occupant.


     Un certain docteur René Ricoux, chef des travaux de la statistique démographique auprès du gouvernement général de l'Algérie, évoque avec détachement la disparition physique des indigènes. Pour lui et la plupart de ses pairs "scientifiques", le darwinisme social condamne les « races » faibles à succomber face aux races supérieures. Lorsque le toubib prononce ces paroles glorieuses, il existe en France une Assemblée Nationale qui, hors quelques voix contradictoires, est unanime sur le sujet. Elle le restera d'ailleurs tout au long de la tragique histoire de l'Algérie "française".

 




      Dès les premiers échos du massacre colonial, une commission d'enquête constate lucidement :

 

     "Nous avons envoyé au supplice, sur un simple soupçon et sans procès, des gens dont la culpabilité est restée plus que douteuse (...) Nous avons massacré des gens porteurs de sauf-conduits ; égorgé, sur un soupçon, des population entières qui se sont ensuite trouvées innocentes..."

 

[à suivre]



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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 00:00






LE SOVIET DE PETROGRAD

LA REVOLUTION D'OCTOBRE

L'ARMEE ROUGE

LA SOCIETE COMMUNISTE


[errata : vous aurez corrigé de vous même, la musique n'est pas celle de l'hymne soviétique mais "L'Internationale"]

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