"Bien qu'il se fut agi non de l'abolition de la propriété privée en général mais de l'abolition de la propriété des Noirs, les institutions de la démocratie n'en avaient pas moins été tout-à-fait incapables de résoudre le conflit par la voie pacifique".
Malgré leur défaite aux élections, les Etats esclavagistes du Sud déclenchèrent une guerre civile pour conserver le "droit" d'acheter et de vendre des esclaves noirs.
Les Etats du Nord ne se privèrent pas, notamment par l'intermédiaire de leur Président Abraham Lincoln, de prendre des mesures "arbitraires" à l'encontre des citoyens esclavagistes. Un temps, on oublia la Constitution, les lois, les "bonnes moeurs".
(1861 - 1865 : guerre de Sécession)
Au fur et à mesure que la guerre fratricide s'approfondit, les Nordistes ont recours à des mesures dîtes "d'exception" (qui dès lors, ne le sont plus).
Tous ceux qui, au Nord, étaient suspectés de sympathie avec "l'ennemi" sudiste, furent l'objet de répression violente. Leurs journaux furent saccagés par la population (encouragée officiellement à le faire) ; on promena les éditeurs esclavagistes nus, enduits de goudron (brûlant) et de plumes.
"La personnalité d'un planteur enduit de goudron n'avait que peu de ressemblance avec la "fin en soi", si bien que l'impératif catégorique de Kant a subi, au cours de la guerre civile américaine, un coup considérable".
Le gouvernement états-unien n'hésita pas à faire interdire tous les journaux du parti sudiste. La presse se retrouva rapidement aux ordres de l'Etat. Le peuple fut privé de ses "libertés", mais il ne s'en préoccupa pas plus que cela, car la guerre absorbait tout.
Naturellement, côté sudiste, on ne fut pas en reste de mesures spéciales contre les anti-esclavagistes du Sud. On les livra en pâture à des foules excitées ; des "comités de vigilance" se constituèrent, faisant la chasse au "Nordiste". Il y eut des exécutions sommaires à la suite de simulations de "procès" (où souvent "l'accusé" était absent). Et coetera...
Et la Commune de Paris ?
Elle décréta effectivement des arrestations d'otages, en réponse aux exactions de l'armée versaillaise. En ces temps de guerre civile, c'était bien le minimum.
"Dès lors notre but n'est pas de supprimer des vies humaines, mais bien de les préserver. Mais comme nous devons combattre pour les préserver les armes à la main, cela nous conduit à détruire des vies humaines - énigme dont le secret dialectique fût élucidé par le vieil Hegel, sans parler des sages appartenant à de plus anciennes écoles".
La Commune mena une guerre sans merci contre les Versaillais et vice-versa. Les sbires d'Adolphe Thiers (nom prédestiné) étaient nombreux à s'introduire en douce dans la capitale. Dès lors, comment les Communards auraient-ils pu accorder le "droit d'expression" sans s'auto-détruire ? Au final, quelques Versaillais furent fusillés et, après la défaite, 20 000 Communards furent exécutés, 30 000 déportés. La IIIème République pouvait naître de ces cendres, baignant dans le sang des prolétaires parisiens.