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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 16:22
Trotski-tombeau-copie-1.jpg
 (Tombeau de Léon Trotski à Mexico)

    
     "
L'évolutionnisme bourgeois s'arrête, frappé d'impuissance, sur le seuil de la société historique, ne voulant pas admettre que la lutte des classes soit le ressort principal de l'évolution des formes sociales. La morale n'est qu'une des fonctions idéologiques de cette lutte. La classe dominante impose ses fins à la société et l'accoutume à considérer comme immoraux les moyens qui vont à l'encontre de ces fins. Telle est la mission essentielle de la morale officielle. Elle poursuit "le plus grand bonheur possible", non du plus grand nombre, mais d'une minorité sans cesse décroissante. Un semblable régime, fondé sur la seule contrainte, ne durerait pas une semaine. Le ciment de l'éthique lui est indispensable. La fabrication de ce ciment incombe aux théoriciens et aux moralistes petits-bourgeois. Ils peuvent faire jouer toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ; ils ne sont, tout compte fait, que les apôtres de l'esclavage et de la soumission". (Leur morale et la nôtre, 1938 Coyoacàn)
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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 13:06
RETOUR D'UN "PROPHETE" ?

Marcuse.jpg(Herbert MARCUSE, 1898 - 1979)

        Le nom de Marcuse connut une grande renommée dans les années 60, comme l'un des inspirateurs de nombreux mouvements contestaires qui éclatèrent à l'époque dans la jeunesse étudiante.

      Le Sous-Lieutenant Karpov, constatant que le nom du philosophe états-unien semble flotter dans l'air ces derniers temps, s'est intéressé sommairement à la "pensée" de Marcuse.

         Il naît en 1898 à Berlin, d'une famille de la haute bourgeoisie. Dans ses jeunes années, il est ébranlé, comme tout le monde, par le souffle venu de la Révolution d'Octobre 1917. C'est que l'intelligentsia européenne de l'époque "s'intéresse" aux évènements en Russie, aussi bien par souci d'esthétisme que pour se faire remarquer. Tant que messieurs les intellectuels bourgeois trouvent "belle" la Révolution, ils en chantent les gracieusetés. Lorsque, peu de temps après, ils sont obligés de prendre en compte les aspects "horribles" d'une guerre civile, ils poussent alors de hauts cris et fuient vers d'autres écoles de "pensée", traduisez : ils se renient aussi passionnément que précédemment, ils s'étaient "engagés".

        Le jeune Marcuse en pince donc pour les Bolcheviks victorieux. Le S-L K. n'est pas bégueule, il ne dira pas que c'était parce qu'ils étaient victorieux.
        Néanmoins, déçu par les errements de la Révolution russe, il intègre le groupe des intellectuels de la République de Weimar (1919-1933). Les rêves triomphants de la Bourgeoisie révolutionnaire du XIXème siècle se sont dissous dans le massacre industriel de la 1ère guerre mondiale. Marcuse et ses co-religionnaires découvrent toute la brutalité des crises capitalistes, aspect qu'ils ne soupçonnaient guère, étant nés avec une cuillère en argent massif en guise de sucette. Ainsi donc, dans la société du profit, aucune classe sociale n'est assurée de conserver ses "acquis" sociaux, pas plus les classes moyennes que le prolétariat, pas plus la paysannerie que nombre d'"aristocrates".

        Il en découle une certaine sympathie d'Herbert pour la classe salariée et la doctrine révolutionnaire dont elle s'est dotée. Cela n'ira pas jusqu'à l'acceptation des mesures politiques indispensables en vue d'une révolution organisée : la dictature du prolétariat effraie beaucoup plus les "philosophes" que celle de la classe capitaliste.

        Marcuse et d'autres théoriciens fondent "l'école de Francfort", qui tente d'hybrider marxisme et psychanalyse. Ce qui préoccupe fortement ces gens-là, ce n'est pas l'esclavage salarié, mais la répression bourgeoise qui en découle.
         Pour mieux saisir l'intérêt privilégié de Marcuse and consorts pour un aspect de la dictature de classe du Capital, il n'est pas inutile de lire ce qu'en disait en 1870 l'écrivain et polémiste russe Alexandre Herzen :

        "...le bien-être peut-il être atteint par tous dans l'ordre actuel ? Notre civilisation est une civilisation de la minorité ; elle n'est possible qu'avec le travail grossier de la majorité (...)
        Quand tous ne peuvent pas bien vivre, que quelques-uns vivent au moins, qu'un seul vive aux dépens des autres, pourvu qu'à quelqu'un il fasse bon vivre. C'est seulement de ce point de vue qu'on peut comprendre l'aristocratie. L'aristocratie n'est en général qu'une espèce d'
anthropophagie plus ou moins civilisée ; (...) Tant que la minorité développée, tout en absorbant à son profit la vie de générations entières, soupçonnait à peine pourquoi la vie lui était si facile ; tant que la majorité, tout en travaillant jour et nuit, soupçonnait à peine que tout le fruit de son son travail allait à d'autres, tous considéraient cet état de chose comme naturel, et le monde de l'anthropophagie pouvait se maintenir".

        Les couches improductives sont de plus en plus culpabilisées par la marche inexorable du Capital et se voient contraintes d'offrir leurs services - généralement à teinte "humaniste" et réformatrice - à la classe dominante.
        
Toute l'école de Francfort - Marcuse compris - constate un manquement à la promesse tenue par la Bourgeoisie révolutionnaire du siècle précédent : le "bonheur radieux" n'est pas pour tout le monde, il est même réservé à une étroite minorité privilégiée.
       
         Dans une interview au journal La Reppublica en 1979, Herbert le dit :

        "La révolution moderne consiste en ceci : dans la révolte des hommes - auxquels on a inspiré des besoins - contre le fait qu'on ne peut plus satisfaire ces besoins".

          Déclaration fort intéressante qui inspire au Sous-Lieutenant 2 remarques :

          - on a là, "lyophilisé", tout un versant de Mai 68 : les futures classes moyennes, auxquelles les "30 Glorieuses" ont inspiré un besoin passionné de consommer, se révoltent contre l'archaïsme des vieilles badernes encore en place à l'époque ;

                 - "le fait qu'on ne peut plus satisfaire..." Qui ça, "on" ? Il n'y a pas 36 solutions : Marcuse pense aux gens comme lui, appartenant à des couches sociales autrefois d'élite, désormais tenues de servir la conservation du système (autrement, Herbert aurait eu la conscience professionnelle de préciser et quand les générations de travailleurs qui l'ont précédé avaient pu "satisfaire leurs besoins" !).
        Mai-2068-20.jpg(Mai 1968 à Berlin)
  
         Plus loin dans l'interview, Marcuse dit encore :

       "Dans un monde qui est tombé dans le prosaïque, il faut avant tout réintroduire la dimension esthétique".

         
Lecteur concentré, cette phrase ne te dit rien ? Le S-L K. a-t-il précédemment oeuvré pour des pommes ? Bien, alors il faut ressortir l'indicible du sarcophage où il s'était mis en pensée hibernative :

michel_onfray-noir-buste.jpg("ré-introduire la dimension esthétique" dans une réalité "prosaïque", c'est bien ce qu'il propose, cet indicible-là)


        Tout comme Marcuse dans "L'Homme unidimensionnel", l'onfrayique essayiste critique ce qu'il appelle la "pensée unidimensionnelle", càd l'idéologie capitaliste aussi bien que la théorie de Marx / Engels.
         L'imposfrayrateur écrit également :

         "D'un côté l'esthétique et l'aspiration au sublime, de l'autre la revendication, sous couvert de scientificité, de prétendues vérités toutes utiles à la cristallisation et à la solidification des mensonges de groupe, voilà les termes de l'alternative".

        
Par cette déclamation en faveur de l'esthétisme "sublime", Onfray se place délibérément en dehors de toute action, toute lutte, toute prise de conscience collectives.
          Bien qu'
avec un soupçon d'énervement nietzschéen il taxe Marcuse de "freudo-marxiste", par ailleurs l'Onfayiure recommande chaudement la lecture de "Eros et Civilisation" et "L'Homme unidimensionnel".

         Fin du détour par l'Archevêché de Caen, retournons à Herbert.
         Dans les "Grundrisse", Karl MARX écrivait :

          "Ainsi, combien paraît sublime l'antique conception qui fait de l'homme (quelle que soit l'étroitesse de sa base nationale, religieuse et politique) le but de la production, en comparaison de celle du monde moderne, où le but de l'homme est la production, et la richesse le but de la production. (...) C'est pourquoi le juvénile monde antique apparaît comme un monde supérieur. Et il l'est effectivement, partout où l'on cherche une figure achevée, une forme et des contours bien définis. Il est satisfaction à une échelle bien limitée, alors que le monde moderne laisse insatisfait, ou bien, s'il est satisfait, il est trivial".

                S'il apparaît que Marcuse reprend en partie cette analyse à son compte, c'est parce qu'il détourne sciemment son regard - à l'instar de l'aristocratie intellectuelle bourgeoise dont il fait partie - des bas-fonds de la société pour le porter sur quelque chose qui s'accorde mieux avec son idée de "jouissance" : le monde antique. Herbert voit dans le monde contemporain tombant dans le "prosaïsme" la justification d'un retour aux "valeurs" du passé (là où Marx y découvre les prémisses de la libération totale de l'espèce humaine).

             Côté Marcuse, lamentations et souhaits du retour à la "beauté" du "bon vieux temps" sont récurrents. Il veut, comme nombre de leaders des années 60 (et aujourd'hui Monsignore Onfray), le bonheur ici et tout de suite, sans luttes de classes, sans affrontements violents, sans guerre civile, sans...révolution prolétarienne. Illusoire bonheur consommatoire qui enduit conséquemment l'idéologie "hédoniste" de qui-vous-savez.
            
De toute sa volonté de philosophe, Herbert désire que la croissance capitaliste soit mise sur le champ à disposition de celui qui veut "jouir sans entraves", celui qui se "rebelle" contre "l'éthique" du travail salarié. Parce que, dans le monde de Herbert et de qui-vous-savez, la classe salariée est essentiellement composée d'individus assez conformistes pour travailler non par nécessité,  mais par "choix éthique" !

            Cependant, Marcuse sent bien que ce désir d'immédiat est irréalisable sous le capitalisme :

        "Je considère que le phénomène essentiel de notre époque est le fait que le prolétariat marxiste [selon lui, Marx a "inventé" le prolétariat] a été remplacé par la classe moyenne, par les petits-bourgeois. Ceux-ci commencent à se révolter contre les grands monopoles qui désormais les écrasent, précisément comme le vieux capital écrasait le prolétariat du temps de Marx [c'est vrai qu'aujourd'hui, le "jeune" capital n'écrase plus les prolétaires, n'est-ce pas ?]. (...)
             C'est une aberration : si on en est arrivé à ce point, c'est parce que depuis un siècle on a oublié [encor le "on" de l'aristocratie déçue et déchue] la dimension esthétique, la seule qui puisse galvaniser un monde avide de penser, d'aimer, d'admirer, et qui n'est décevant pour certains [dont l'auteur de ces lignes fait visiblement partie] que parce qu'on leur a ôté les moyens d'en jouir".

           
Une façon comme une autre de reprocher aux salariés d'avoir vendu leur âme épris d'esthétisme, d'amour et d'eau fraîche pour une bouchée de pain prosaïque et ainsi, d'avoir contribué à la déchéance des esthètes, des hédonistes dandys et autres mirlitons fantasmatiques de la culture bourgeoise en décadence.

            Voilà la revendication frustrée de ceux qui, sans accomplir dans la société bourgeoise de tâche productive, reçoivent de celle-ci leur pitance en échange de moult génuflexions théoriques déguisées en charges "rebelles".
       A la décharge d'Herbert Marcuse, il a toujours eu conscience des limites de la marginalité esthétisante. Dans "L'Homme unidimensionnel", il dresse un constat lucide de la situation désespérée de la société capitaliste. Avant d'autres il se condamna à l'impuissance théorique et politique. Aujourd'hui, les Onfray and consorts ont repris la chandelle.

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 22:28
ADRESSE DU SOUS-LIEUTENANT KARPOV A CEUX QUI VEULENT LEGIFERER SUR LE "DROIT DE GREVE"


       Où êtes-vous allés pêcher que la grève était un "droit" garanti par votre foutue Constitution ?
         La Bourgeoisie, selon vous, aurait donc consenti un beau jour, dans un élan d'humanisme démocratique, à ce que les salariés puissent se mettre en grève en toute "légalité" ?

        Vous n'êtes que des bouffons de la démocratie bourgeoise, et vos actuelles petites discussions d'épiciers avec les "partenaires sociaux" affichent le triste spectacle de la situation actuelle : une classe salariée anesthésiée par la pression quotidienne et les anti-dépresseurs médiatiques.

         Lorsque, au début du siècle dernier, les prolétaires faisaient la grève, c'était dans la plus totale illégalité et vos dirigeants d'aïeux envoyait la gendarmerie ou la troupe pour leur tirer dessus à hauteur de poitrine. Ils n'avaient pas même le "droit" de réunion ! Leur seule "liberté" garantie, c'était de finir par crever d'épuisement ou de maladie sous le harnais.

        Aujourd'hui, la moindre heure d'arrêt de travail collectif est considéré par vous comme une "prise d'otage". Vos chaînes de télé et vos radios ont inventé leur plus grotesque figure fictive : celle de "l'usager". L'usager se pose en éternel otage des grèves; en général, lorsque se produit le moindre petit mouvement social, notre usager, en bon professionnel de "l'usage", se trouve à moins de 2m 50 d'un micro ou d'une caméra pour ânonner sa petite leçon apprise d'avance : "Les usagers en ont assez d'être pris en otage ! On veut travailler !" Instructifs, ces montages télé qui coupent la moindre expression de solidarité avec les grévistes. Un avatar de plus du "droit" à l'info !

        Profitez bien de cette époque formidable pour la classe capitaliste, où l'on oublie que salariés et chômeurs forment largement le plus gros de la troupe, qu'ils sont tous, à un moment ou à un autre, "usagers" les uns des autres. Profitez de la concurrence généralisée de tous avec tous.

        Profitez, parce que cela ne durera pas. Tant qu'il y aura deux classes sociales fondamentales dont l'une, ultra-minoritaire, jouit du privilège exorbitant de faire marner l'autre à son unique et grand profit, il y aura des mouvements sociaux, il y aura des luttes des salariés et des chômeurs, il y aura des grèves et même pire (pour vous).

        LA GREVE N'EST PAS UN "DROIT" QUE RECLAMENT LES PROLETAIRES. LA GREVE EST UNE ARME DE CLASSE !

        Le Sous-Lieutenant Karpov vous invite à prendre la seule mesure conséquente de la part de dirigeants assumés du capitalisme. Au lieu de ratiociner sur les formes risibles que devrait prendre une
grève selon vos canons "constitutionnels" (prévenir le patronat à l'avance, assurer un service "minimum", tout faire pour qu'un arrêt de travail ne gêne personne et soit par conséquent totalement inefficace, mettre les moindres modalités d'une action en règles procédurières, etc.), prenez la seule authentique mesure capable d'éclaircir le terrain social aux yeux de tout le monde :

        INTERDISEZ LA GREVE PAR DECRET !

        C'est la seule "réforme" que le S-L K. souhaite que vous engagiez rapidement. Une interdiction pure et simple. Car alors, les salariés retrouveront encor plus rapidement le chemin de la lutte pour leurs revendications "illégales" mais légitimes : baisse du temps de travail général, augmentation générale des salaires, amélioration des conditions du travail, etc.

             "Illégales", les grèves redeviendront ce qu'elles étaient, une arme de combat pour la défense des intérêts des salariés et des chômeurs. Un gréviste illégal fait montre de toute sa détermination et de sa solidarité avec ses frères de classe.

             Dernier rappel : la grève ne pose pas de préavis, elle est illimitée et reconductible par vote à main levée des salariés en lutte. Elle opère pour frapper le patronat, frapper son imagination et ses intérêts bien compris, pas pour amuser la galerie et distribuer des caramels mous aux "usagers" filmés par la télé.

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16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 13:08
A l'occasion du second tour des législatives françaises

INVITE AU NON-VOTE NON-CITOYEN


20070524.WWW000000359-25629-1.jpg(petite agitation factice entre amis)


   SALARIEES, SALARIES ; CHÔMEUSES, CHÔMEURS,

      dimanche dernier, ils n'ont pas été bien nombreux, ceux qui se sont déplacés vers le bureau de vote. Ce dimanche, il s'agira d'être encor plus nombreux à ne pas faire partie de ceux-là.

         Une abstention massive est le seul moyen de faire savoir à la classe dirigeante que sa crédibilité auprès des salariés et des chômeurs tend vers un unanime et réjouissant "zéro".

        
Les ténors enroués de la gauche nous bassinent avec la "vague bleue" qui aurait désormais la haute main sur les "institutions". Comme si la couleur "politique" dominante du poulailler de luxe changeait quoi que ce soit au fait que c'est la Bourgeoisie qui tient les manettes de la politique et de l'économie, qu'elle soit bourgeoisie "de droite" ou bourgeoisie "de gauche".

         Ces discours compassés, ces pseudo-chamailleries ont fait leur temps. Plus personne n'y croit. La plupart des électeurs votent pour une personne, un costard ou un tailleur, une coupe de cheveux, une intonation de voix, un discours non politique mais marketé ou même des turpitudes étalées sur les magazines "people".

        La politique et les clivages de classe sont ailleurs et le seront de plus en plus : dans les luttes sociales à venir, les débrayages, les grèves, les affrontements entre salariés / chômeurs et milices d'Etat, dans les actions "illégales" contre la loi et la justice de classe, tous ces mouvements qui ne manqueront pas de se produire à l'avenir devant l'absence d'avenir du "contrat social" capitaliste.


SALARIEES, SALARIES ; CHÔMEUSES, CHÔMEURS,


       
l'unique possibilité de sortir un jour du cycle infernal du chômage et de l'exploitation salariée passe par une 1ère étape indispensable, un saut qualitatif conscient : le rejet des croyances et des rites démocratiques, dont la fonction principale est d'assurer la pérennité du capitalisme, tout en amusant la galerie et en lui faisant accroire la possibilité d'un "libre choix". Libre choix qui se résume en fait à travailler dans des conditions de plus en plus lamentables ou être au chômage (et souvent conséquemment "à la rue").


IL N'Y A AUCUNE LIBERTE DE "CHOISIR" SOUS LE CAPITALISME


 
   Ce dimanche, faîtes savoir aux politiciens ce que vous pensez vraiment de leurs pitreries :


ABSTENTION REVOLUTIONNAIRE !


PAS UNE "VOIX" POUR LA DROITE NI POUR LA GAUCHE BOURGEOISES!

       

            

 

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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 17:41
TERRORISME  ET  SOCIETES DE CLASSES

    Il s'agit d'abord de considérer le "terrorisme" comme n'existant pas en soi, mais toujours lié à un contexte historique.
         Par exemple, la Réforme, à partir du XVIème siècle, a redistribué les rôles entre Eglise et Etats monarchiques. C'est un défilement ininterrompu de massacres, guerres civiles et guerres tout court. Par cette voie sanglante, l'Europe passe du Moyen-Âge à son époque dite "moderne".

     "...plus la guerre civile qui se déroulait sous les étendards religieux devenait acharnée, et plus la terreur était, des 2 côtés, impitoyable".

    350px-Massacre-saint-barthelemy.jpg
  (massacre de la Saint-Barthelémy, une nuit d'août 1572)


        Au cours du XVIIème siècle, 2 révolutions bouleversèrent l'Angleterre.
     Lors de la 1ère, le roi Charles Ier fut purement et simplement raccourci d'une tête. La société anglaise fut secouée durablement ; il y eut entre autres des guerres de paysans, sanglantes "jacqueries" à l'Anglaise.

     "Dans la 1ère révolution anglaise, dans la "Grande Rébellion", c'était le peuple qui agissait... (...) D'où il résulte que, sous un régime d'esclavage de classe, il est bien difficile d'apprendre aux masses opprimées les bonnes manières".

       Le peuple anglais faisait feu de tout bois, épieux, piques, fourches, pierres, cordes, etc.

     Puis, un siècle plus tard, vint la grande Révolution française. Les Jacobins parvenus au pouvoir utilisèrent la Terreur contre la réaction absolutiste, ce qui leur permit de sauver momentanément la République. Tous les bourgeois  et petits-bourgeois "démocrates" d'aujourd'hui qui, la main sur le coeur, crachent consciencieusement sur les révolutionnaires de 1789, ne seraient pas là aujourd'hui si de telles mesures n'avaient empêché le retour triomphant d'une dynastie royale (il est aussi vrai qu'aujourd'hui, nos bons démocrates bourgeois s'identifient plutôt - à juste titre - aux "nobles" du XVIIIème siècle).

large-1-451.jpg
      Les Jacobins instaurèrent donc une dictature bourgeoise. Cette dictature s'imposait de par la situation critique de la toute jeune France révolutionnaire : armées Anglaises et Autrichiennes au Nord, Prussiens en Alsace, Piémontais vers Lyon, Espagnols en Roussillon. Sans compter la guerre civile, notamment chez les Vendéens, ancêtres politiques du comte De villiers.

     Traversons l'Atlantique et transportons-nous aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle. Ce sont, depuis leur fondation, une "démocratie". Mais les problèmes sociaux et économiques ne s'y résolvent pas pour autant par la voie pacifique, notamment la scabreuse question de l'esclavage.

       "Bien qu'il se fut agi non de l'abolition de la propriété privée en général mais de l'abolition de la propriété des Noirs, les institutions de la démocratie n'en avaient pas moins été tout-à-fait incapables de résoudre le conflit par la voie pacifique".

    Malgré leur défaite aux élections, les Etats esclavagistes du Sud déclenchèrent une guerre civile pour conserver le "droit" d'acheter et de vendre des esclaves noirs.
      Les Etats du Nord ne se privèrent pas, notamment par l'intermédiaire de leur Président Abraham Lincoln, de prendre des mesures "arbitraires" à l'encontre des citoyens esclavagistes. Un temps, on oublia la Constitution, les lois, les "bonnes moeurs".


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                                                   (1861 - 1865 : guerre de Sécession)

       
      Au fur et à mesure que la guerre fratricide s'approfondit, les Nordistes ont recours à des mesures dîtes "d'exception" (qui dès lors, ne le sont plus).
       Tous ceux qui, au Nord, étaient suspectés de sympathie avec "l'ennemi" sudiste, furent l'objet de répression violente. Leurs journaux furent saccagés par la population (encouragée officiellement à le faire) ; on promena les éditeurs esclavagistes nus, enduits de goudron (brûlant) et de plumes.

        "La personnalité d'un planteur enduit de goudron n'avait que peu de ressemblance avec la "fin en soi", si bien que l'impératif catégorique de Kant a subi, au cours de la guerre civile américaine, un coup considérable".

       Le gouvernement états-unien n'hésita pas à faire interdire tous les journaux du parti sudiste. La presse se retrouva rapidement aux ordres de l'Etat. Le peuple fut privé de ses "libertés", mais il ne s'en préoccupa pas plus que cela, car la guerre absorbait tout.

      Naturellement, côté sudiste, on ne fut pas en reste de mesures spéciales contre les anti-esclavagistes du Sud. On les livra en pâture à des foules excitées ; des "comités de vigilance" se constituèrent, faisant la chasse au "Nordiste". Il y eut des exécutions sommaires à la suite de  simulations de "procès" (où souvent "l'accusé" était absent). Et coetera...

          Et la Commune de Paris ?
       
        Elle décréta effectivement des arrestations d'otages, en réponse aux exactions de l'armée versaillaise. En ces temps de guerre civile, c'était bien le minimum.

        "Dès lors notre but n'est pas de supprimer des vies humaines, mais bien de les préserver. Mais comme nous devons combattre pour les préserver les armes à la main, cela nous conduit à détruire des vies humaines - énigme dont le secret dialectique fût élucidé par le vieil Hegel, sans parler des sages appartenant à de plus anciennes écoles".


pariscommune1871.jpg

     La Commune mena une guerre sans merci contre les Versaillais et vice-versa. Les sbires d'Adolphe Thiers (nom prédestiné) étaient nombreux à s'introduire en douce dans la capitale. Dès lors, comment les Communards auraient-ils pu accorder le "droit d'expression" sans s'auto-détruire ? Au final, quelques Versaillais furent fusillés et, après la défaite, 20 000 Communards furent exécutés, 30 000 déportés. La IIIème République pouvait naître de ces cendres, baignant dans le sang des prolétaires parisiens.

    Revenons-en donc à notre Bourgeoisie. C'est une insurrection armée qui l'a portée au pouvoir. Ce pouvoir s'est affermi par l'approfondissement de la guerre civile.
     
      Aujourd'hui, nous sommes en temps de "paix" civile. La classe dirigeante est toujours au pouvoir et le conserve à l'aide d'une machinerie complexe de contraintes, de rituels "démocratiques" et de répression à peine voilée.

      "Aussi longtemps qu'il y aura une société de classes, fondée sur les antagonismes les plus profonds, l'emploi de la répression sera indispensable pour soumettre la partie adverse à sa volonté".

        [toutes les citations sont extraites de "Terrorisme et communisme" (Trotski, 1920)]

    
      trotsky-1940.gif
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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 09:38
SA  MORALE  ET CELLE DES AUTRES

IX
 

 
t1917a.jpg                                               onfray.jpg










(à droite, Petrograd 1916 ; à gauche,
Caen IIIème millénaire)










"Leur morale et la nôtre"


Extrait IX


     "Jésuitisme et utilitarisme - Ces courtes remarques suffisent, semble-t-il, à faire ressortir ce qu'il faut d'ignorance et de médiocrité pour prendre au sérieux l'opposition au principe "jésuitique" : "la fin justifie les moyens" - D'un autre, inspiré d'une morale plus élevée, évidemment, selon lequel chaque "moyen" porte sa petite étiquette morale, de même que dans les magasins, les marchandises vendues à prix fixe. Il est frappant que le bon sens du philistin anglo-saxon réussisse à s'indigner du principe "jésuitique" tout en s'inspirant de l'utilitarisme, si caractéristique de la philosophie britannique. Or, le critère de Bentham et de John Mill, "le plus grand bonheur possible du plus grand nombre" ("the greatest possible happiness of the greatest possible number"), signifie bien : les moyens qui servent au bien commun, fin suprême, sont moraux. De sorte que la formule philosophique de l'utilitarisme anglo-saxon coïncide tout à fait avec le principe"jésuitique": que la fin justifie les moyens. L'empirisme, nous le voyons, existe ici-bas pour dégager les gens de la nécessité de joindre les deux bouts d'un raisonnement".

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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 17:26

                                   SA MORALE ET CELLE DES AUTRES

                                                       VIII 


  t1915b.jpg                             michel_onfray-noir-buste.jpg

                           









                        (ils regardent dans la même direction... et ne voient pas la même chose)



                                  
         "Leur morale et celle des autres"

                                                        Extrait VIII


     ""La fin justifie les moyens" L'ordre des Jésuites, fondé dans la première moitié du XVIe siècle pour combattre le protestantisme, n'enseigna jamais que "tout" moyen, fût-il criminel du point de vue de la morale catholique, est admissible pourvu qu'il mène au but, c'est-à-dire au triomphe du catholicisme. Cette doctrine contradictoire et psychologiquement inconcevable fut malignement attribuée aux Jésuites par leurs adversaires protestants - et parfois catholiques - qui, eux, ne s'embarrassaient pas du choix des moyens pour atteindre "leurs" fins. Les théologiens jésuites, préoccupés, comme ceux des autres écoles, par le problème du libre-arbitre, enseignaient en réalité qu'un moyen peut être indifférent par lui-même, mais que la justification ou la condamnation d'un moyen donné est commandée par la fin. Un coup de feu est par lui-même indifférent ; tiré sur le chien enragé qui menace un enfant, c'est une bonne action ; tiré pour tuer ou faire violence, c'est un crime. Les théologiens de l'ordre ne voulaient rien dire de plus que ces lieux communs". (Léon TROTSKI, Coyoacàn 1938)

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 08:50

SA MORALE ET CELLE DES AUTRES

VII

 

 

 

                        

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    



(avec sa fille Nina)                                                                                   (avec lui-même)

 

    

    

     Vous n'êtes pas sans savoir que M. Onfray est "philosophe". Il a donc une morale, comme tout philosophe auto-proclamé (et "diplômé"). Essayons, à travers les lignes de Mr Onfray, de détecter quelques bribes significatives de cette morale :

     "L'interrogation subsiste : sur quoi asseoir le le positivisme juridique, si ce n'est sur l'idée préalable qu'on se fait de la justice ? Car on conviendra que l'édiction d'une loi ne procède ni de rien, ni d'elle-même, mais d'une antériorité éthique en vertu de quoi le droit découle du juste ou de l'idée qu'on s'en fait a priori à partir des formes éthiques universelles..."

 

     Eh bien il exista quelqu'un qui n'en "convenait" pas, de cette "antériorité éthique universelle" brandie par le philosophe professionnel. Ce quelqu'un s'appelait Léon Davidovitch Bronstein, plus universellement reconnu sous le nom de "Trotski".

     Dans un texte de 1938, "Leur morale et la notre", Trotski réfute tout l'échafaudage moraliste universaliste des philosophes soi-disant radicaux qui pullulaient déjà à son époque. Le S-L K., dans un souci d'"éthique pédagogique", en fait profiter ceux qui fréquentent son blog.

 

"Leur morale et la notre"

Extrait VII

 

    

     "L'idéalisme classique en philosophie, dans la mesure où il tendait à séculariser la morale, c'est-à-dire à l'émanciper de la sanction religieuse, fut un immense progrès (Hegel). Mais, détachée des cieux, la morale avait besoin de racines terrestres. La découverte de ces racines fut l'une des tâches du matérialisme. Après Shaftesbury, il y eut Darwin, après Hegel, Marx. Invoquer de nos jours les "vérités éternelles" de la morale, c'est tenter de faire rétrograder la pensée". (Léon TROTSKI, 1938) 
        
 

    

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 23:44

SA MORALE ET CELLE DES AUTRES

VI

 

                             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



(entaulé à 26 ans et attendant son procès)                                                   (encroûté par une copine)

 

 

    

     M.Onfray se définit lui-même comme un libertaire hédoniste mystique. Il oublie d'ajouter (parce que cela ne lui convient pas) "moraliste", que les égarements de la gauche bien-pensante excèdent au plus haut point - non obstant le refus tacite de la même gauche de l'accueillir en son sein en tant que penseur officiel.

     M. Onfray déteste le matérialisme dialectique comme un vampire déteste les gousses d'ail. Cela inclut, bien sûr, la détestation du fondateur de l'Armée Rouge. En conséquence, le S-L K. poursuit la remise à flots d'un texte de Léon Trotski, que M. Onfray n'apprécie particulièrement pas.  

    

 

    

"Leur morale et la notre"

Extrait VI

 

    

     "Située inévitablement au-dessus des classes, la morale conduit inévitablement à l'admission d'une substance particulière, d'un sens moral absolu qui n'est que le timide pseudonyme philosophique de Dieu. La morale indépendante des "fins", c'est-à-dire de la société - qu'on la déduise des vérités éternelles ou de la "nature humaine" - n'est au bout du compte qu'un aspect de la "théologie naturelle". Les cieux demeurent la seule position fortifiée d'où l'on puisse combattre le matérialisme dialectique". (Léon TROTSKI, 1938) 

 

 

    

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 20:07

SA MORALE ET CELLE DES AUTRES

 

 

V

 

 

            

 

 

 

 

 

 

 

 









                                                                                                                                                                  (s'il avait été contemporain de celui de droite, qu'est-ce qu'il lui aurait mis)

                                                                                       

                                            (s'il avait été contemporain de celui de gauche, qu'est-ce qu'il aurait pris) 

  

 

    

     Mr Onfray exècre la théorie communiste et les dirigeants révolutionnaires qui la défendent. Ainsi, c'est fort logiquement que Mr Onfray abhorre Léon Davidovitch Bronstein, dit "Trotski".

     Un des principes qu'applique le prof de philo caennais, c'est de dire à ses ouailles : "Ne lisez pas tel ou tel livre, tel ou tel texte, je m'en suis chargé à votre place et c'est vraiment une abomination. Lisez plutôt celui-ci ou celui-là, je m'en porte garant et y appose mon sceau "nietzschéen de gauche".

     Mais le Sous-Lieutenant P.M. Karpov a l'esprit de contradiction. Ayant constaté que Mr Onfray avait mis à l'index un texte de Léon Bronstein intitulé "Leur morale et la notre", il saisit l'occasion pour le lire et découvrit un redoutable pamphlet anti-Onfray, càd anti-moraliste-petit-bourgeois-philo-sophiste. Ce texte, n'importe qui peut le trouver et le lire, mais le S-L K. a concocté aux amateurs une petite fiche de pré-lecture.

 

      

 

"Leur morale et la notre"

 

Extrait V   

 

    

     "Les principes marxistes sont, bien sûr, mauvais [selon les moralistes à la Onfray], mais on trouve néanmoins parmi les bolcheviks des hommes excellents. En vérité, il est des "amis" plus dangereux que les ennemis. Si nous voulions prendre MM. nos censeurs au sérieux, nous devrions tout d'abord leur demander quels sont leurs propres principes de morale. Question qui resterait sans doute sans réponse... Admettons que ni la fin personnelle ni la fin sociale ne puissent justifier les moyens. Il faudrait alors chercher d'autres critères en dehors de la société telle que l'histoire la fait et des fins suscitées par son développement. Où ? Au ciel si ce n'est sur la terre. Les prêtres ont depuis longtemps découvert dans la révélation divine les canons infaillibles de la morale. Les petits prêtres laïcs traitent des vérités éternelles de la morale sans indiquer leur référence première. Nous sommes en droit de conclure que si ces vérités sont éternelles, elles sont antérieures à l'apparition du pithécanthrope sur la terre et même à la formation du système solaire". (Léon TROTSKI, 1938)

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