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31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 16:49

AUX ECONOMISEURS DE REVOLUTION

     Les alter-mondialistes avaient promis qu'"un autre monde est possible", sans toucher à celui-ci, effectuant en quelque sorte l'économie d'une révolution, l'escamotage d'une lutte de classes et faisant même l'économie d'un mouvement politique quel qu'il soit. Tant qu'on y est...
    

     Eh bien, c'était de la pub mensongère. Il n'y a pas d'"autre" monde possible dans le capitalisme que le capitalisme lui-même, et les alter-mondialistes étaient en vérité des ALTER-CAPITALISTES. Le fait que José Bové ait cru bon de mettre sa binette de gaulois de BD au milieu des autres faces de carême du cirque électoral, marque un aveu de l'impuissance de l'alter-mondialisme et du "commerce équitable", du "développement durable" et ragnagna, impuissance politique à faire autre chose que de singer la cohorte des inoxydables politicards habituels. Eux il sont "durables", pour sûr ! qu'ils aient 50 ou 150 ans. 

 

                                                  

                                                    

    

    

     "Le monde n'est pas une marchandise" clamaient haut et fort les alter-mondialistes, tout fiers qu'ils étaient de ce slogan déniché dans leurs chaussettes écologiques achetées chez le marchand durable.
     Ben... si. Tant que nous ne sortirons pas du mode de production actuel (qui a 2 siècles et demi d'existence), le monde a été, EST et sera une marchandise. Tous les voeux pieux, les slogans creux, les professions de foi verte et garantie sans OGM n'en peuvent mais.

     Qu'est-ce donc qui a conduit les "alters" à dégénérer si rapidement, à rentrer dans le rang des soumis à la logique politicienne électoraliste-médiatique-"pestaculaire" ?
     Leur impatience, au 1er rang.

     "En attendant la Révolution, il faut bien FAIRE quelque chose" gémissent-ils. Faire "quelque chose", n'importe quoi pourvu qu'on donne et qu'on SE donne l'illusion d'"agir".
     L'impatience est un avatar de la prétention individuelle à apporter sa "pierre", sa touche, sa goutte de pipi-popo à l'hypothétique édifice du "changement" qui commence "ici et maintenant". "Attendre la Révolution ? Pas question !" clament ces petits-bourgeois qui ne savent pas ce qu'est la pluie et encor moins une "révolution" et ont l'inimaginable prétention de croire que, parce que tout changement révolutionnaire est improbable avant longtemps (quoique...), cela justifie leur agitation adolescente (oui, parce qu'en prenant de la bouteille, "l'improbabilité" de tout changement révolutionnaire les rend de plus en plus conformistes et dès lors, ils se contentent de "voter à gauche" jusqu'au cercueil, sauf les enfants de Kouchner).  

     Quelles sont les fondations de cette absence de fondation politique ? En 1er lieu, nous avons affaire à des gens qui prennent leur vessie pour un phare de la politique, qui confondent histoire personnelle et histoire tout court et qui donc, se permettent d'incorporer leur nombril dans ce qu'ils croient être le temps historique - et qui, bien sûr, n'est en réalité que l'enfilage des perles existentielles de leur vécu, de la chambre à coucher au campus en passant par les 1ers émois amoureux (et "politiques"). Perles existentielles qu'ensuite ces "militants" se font un narcissique plaisir de théoriser pour leur propre compte et celui de leurs copaingues de "luttes" (les manifs-carnavals où l'on s'égosille et brame les sempiternels slogans creux et chansonnettes à la couillon-de-la-lune en faisant 3 pas en avant 3 pas en arrière 3 pas sur le côté sous les yeux de la maréchaussée attendrie).     

     Ces économiseurs de lutte de classes, de mouvement salarié, de révolution ont une vie "politique" aussi légère que celle d'un moustique, aussi visible que celle d'un microbe et un rôle aussi important que celui d'un bouffon de basse-cour. Qu'advienne une lutte réelle, une grève radicale qui perdure et s'étend, un mouvement collectif conscient qui pose la question fondamentale du pouvoir, et vous les verrez s'éparpiller comme une volée de moineaux.

     Au moins ceux qui auraient quand même eu l'insigne patience de supporter "l'attente" d'une lutte politique réelle.

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commentaires

J
Me sens pas du tout non plus dans le dandysme...Chapeau melon, vous me paraissez bien....arrogant.<br /> C'est fastoche de distribuer des épithètes. Le "paraître de la radicalité", qu'en savez-vous? -je veux dire que je me cantonne ds le paraître -ce qu'une participation à un blog, bien sûr, ne montre pas...pas plus en ce quiconcerne Karpov, j'imagine.<br /> Moi aussi je fais, comme SLK, partie de la classe salariée et de l'espèce humaine, et j'excerce mon esprit critique -et en l'occurence (puisque Karpov m'invite à y réfléchir,) je considère avec lui que les alters sont des liberaux libertaires qui ne connaissent du peuple que ce quils en fantasment, et trouvent un exutoire à  leur romantisme ds la révolution alter, qu'ils appellent de leurs voeux.
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C
C'est cela, attendons... La morgue aristocratique de l'intellectuel radical, Bronsteinien et Kropotkikiniste occupera notre attente. <br /> Sans défendre les alters, ni tous ceux que le radical, sorti de la baignoire de Marat , considère comme de la crotte petite-bourgeoise, je me défie par dessus tout de l'esthètisme idéologique. Le paraître de la radicalité est également ridicule.<br />  <br />  
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S
 <br />      Tu sembles plutôt t'adresser à M. Onfray : "kropotkiniste" (Onfray se revendique "libertaire"), "esthétisme idéologique" (Onfray se revendique de l'esthétisme hédoniste et "dandy").<br />      En aucune façon, le Sous-Lieutenant Piotr MARAT Karpov ne fait de même. Il ne se revendique nullement de l'idéologie libertaire, encor moins de l'esthétisme petit-bourgeois.<br />      Quant au "paraître de la radicalité", désolé "chapeau melon" (où est passée "bottes de cuir" ?),  mais le S-L K. se contente d'être abstentionniste révolutionnaire internationaliste, ce qui veut dire qu'il donne des positions politiques en tant que membre de la classe salariée et de l'espèce humaine.<br />      Rien de plus, rien de moins.<br />  
J
J'ajoute: leur manière convulsive de"faire de la politique" -et non de fonder une politique - les révèle comme des consuméristes parmi les autres. Ils consomment du désir d' être révolutionnaire, ils consomment de l'image romantique de la révolution, ils consomment une idée personnelle d'eux mêmes pour eux mêmes. <br /> Rien qui puisse angoisser le pouvoir. Au contraire: ils laissent l'impression médiatique que l'opposition s'exprime librement, puisqu'on les prend pour une opposition, ce faisant ils confortent le pouvoir qui peut se pavaner comme démocartique et "ouvert" .
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S
 <br />      "Rien qui puisse angoisser le pouvoir. Au contraire: ils laissent l'impression médiatique que l'opposition s'exprime librement, puisqu'on les prend pour une opposition, ce faisant ils confortent le pouvoir qui peut se pavaner comme démocratique et "ouvert" ".<br />      Exactement : ils sont dans leur RÔLE, celui de l'illusion d'une "démocratie" idéale qui n'a jamais existé (Athènes était esclavagiste), n'existe pas et n'existera jamais.  <br />  
J
Encore une fois, je suis d'accord avec toi; les alters sont caractérisés par tout l'arsenal petit-bourgeois; ils sont des individualistes énervés, toujours à l'affut de l'action et non de l'acte -en tant que l'acte révolutionnaire se prépare, se mûrit. <br /> Ce faisant, ils ralentissent tout mouvement de fond, ils en détournent un nb considérable de gens, pris comme des mouches au miel de leur "générosité" -un reste de repentance. <br /> Et, comme tu le dis, aucune analyse idéologique critique ni contre-idéologie, ni appui historique solide pour fonder un mouvement de long terme.
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S
 <br />      Une des définitions de l'opportunisme en politique, définition à laquelle Karpov se réfère constamment, est :<br />                               LE MOUVEMENT EST TOUT, LE BUT N'EST RIEN;<br />        ce qui rejoint tes observations sur les alters : "individualistes ENERVES", "toujours à l'affût de l'action", "aucune analyse idéologique critique", etc.     <br />