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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 10:19


AUCUNE "LIBERTE" AUTRE QUE BOURGEOISE NE S'EST GLISSE DANS LA DEMOCRATIE

     La plupart des néo-théoriciens du communisme révolutionnaire ont voulu voir dans la démocratie la réalisation effective des idéaux communistes. C'est dire si, dès le départ, ces gens-là n'hésitèrent pas à rompre avec l'oeuvre fondatrice de Marx/Engels qui, par contre, avaient commencé par trancher le noeud gordien de la démocratie en tant que but prétendu de la classe ouvrière. Cette nécessaire et radicale coupure d'avec l'anarchisme et ses avatars permit l'irruption d'une théorie qui n'avait pas de révolutionnaire que l'appellation, mais l'ensemble du corpus qui la délimitait par rapport aux idéologies concurrentes.

      L'apport décisif de la Gauche Italienne à cette divergence fondamentale entre théorie révolutionnaire et démocratie fut l'anti-démocratisme, revendiqué en tant que comportement politique dont l'exemple le plus frappant est l'abstentionnisme révolutionnaire prôné par le Parti Communiste d'Italie dès sa fondation en 1921. La démocratie étant démasquée comme forme achevée de la domination bourgeoise, le programme de la société future s'affirme comme dépassement de cette domination et donc, comme dépassement de la démocratie elle-même.

       Dès qu'elle a pris conscience de son omnipotence idéologique et politique, la Bourgeoisie s'est emparée de l'escroquerie démocratique, l'a développée et élevée au rang de procédures ritualisées. Tout est faux dans les préceptes de la démocratie : la liberté politique illusoire, l'égalité dissimulant plus ou moins efficacement l'esclavage salarié. Pour ces raisons, d'aucuns ont bien voulu croire que le communisme révolutionnaire aspirait à réaliser les véritables idéaux démocratiques ; la plupart s'y sont fourvoyés au point de plonger à leur tour dans le Barnum électoral. D'abord Marx - qui n'a pas connu ces piètres "révolutionnaires" cherchant à se faire "élire" n'importe où - avait déjà tranché dans le vif, affirmant le caractère radical du prolétariat (la classe salariée), de par sa position dans le processus économique et donc, le nécessaire radicalisme politique de sa révolution prochaine.

       Il établit ainsi l'opposition irréductible entre idéologie bourgeoise démocratique et théorie révolutionnaire. Le trinôme individu - démocratie - Etat est dépassé par la nature sociale de l'être humain aspirant à vivre en tant que cellule organique de la gemenweisen, la communauté humaine. Or, dans la démocratie - qui ne peut être finalement que bourgeoise - entre l'homme-citoyen, soumis à l'impératif catégorique de la société capitaliste, et l'"Homme" abstrait des Droits de l'Homme, il n'y a aucune place pour l'être humain.

     Friedriech Engels apporte la conclusion :

      "...la simple démocratie n'est pas capable de guérir le mal social. L'égalité démocratique est une chimère, le combat des pauvres contre les riches ne peut être livré sur le terrain de la démocratie ou de la politique en général. Ce stade est donc encore un passage, ...d'où doit se développer un nouvel élément, un principe qui dépasse toute nature politique.
        Ce principe c'est le socialisme
".

        Le socialisme est dépassement de la démocratie bourgeoise. Voilà la raison pour laquelle les petits-bourgeois enfin parvenus aux cimes du pouvoir mercantile ne cessent d'invoquer cette "liberté" démocratique qui les a hissés sur leur perchoir de hâbleurs
volatiles.
        A propos de la démocratie définie par Engels comme un "passage", on ajoutera que, presque 2 siècles après qu'il l'ait écrit, le "passage" démocratique s'est mué en une impasse pour les salariés du monde.
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