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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 18:03





BIENVENUE AU FRONT UNI DE LA GAUCHE RINGARDE ! 



(Tonton Melenchon, il était so-"socialisse"...)




(...Tata Buffet, elle, elle était co-"communiss")

       
       Il était plus d'une fois une Tata vieillissante, ayant hérité d'un appareil stalinien oxydé et radio-inactif
et un Tonton socio-démocrate qui se croyait flingueur mais n'était que flingué.
       En voie galopante de ringardisation effrénée, les 2, constatant que
"les tentations autoritaires et les extrêmes droites peuvent à tout moment resurgir, les risques de guerre renaître" - oui, ils n'étaient ni malins, ni perspicaces -, décidèrent de se pacser à l'occasion d'une élection prochaine. Certes il s'agissait d'une kermesse "européenne", mais ils avaient également en commun d'être fort méfiants à l'égard des "technocrates de Bruxelles", en bonnes gens biens de chez eux, raisonnables, pleins de "bon sens mais c'est bien sûr !" et de commisération pour les travailleuses et les travailleurs français, pleins de méfiance pour les plombiers étrangers, en particulier polonais.

        Aussitôt ils s'invitèrent mutuellement pour concocter le programme du cirque électoral. Tata Buffet se rendit chez Tonton Melenchon, boire un verre de rouge et papoter, et Tonton Melenchon lui rendit la visite en apportant un brin de muguet d'élevage. La 3ème fois, sur terrain neutre, ils mirent à plat quelques idées qui leur avaient traversé le front de gauche :
    

     "
Une véritable dictature de l'actionnariat et une mondialisation capitaliste-libérale ont abouti à la multiplication des délocalisations et à la compression des salaires... Elle est le résultat d'une logique capitaliste qui déconnecte toujours plus la sphère financière de la production créatrice de valeur sociale,  qui prône le productivisme au mépris de l'environnement, qui étend la marchandisation et le consumérisme au mépris de l'humain et de l'intérêt général".

         
Quel bel unisson dans l'extase ! La vieille lune du "mauvais" capital financier s'opposant au "bon" capital industriel, ça marche toujours chez les nostalgiques du noir et blanc, considérant par exemple les chefs d'industrie comme des créateurs de "valeur sociale" et les financiers comme de vils "spéculateurs", comme si tous n'étaient également et en même temps financiers, entrepreneurs, exploiteurs, comme si les banques et les usines n'appartenaient pas aux mêmes (et au même monde). Tonton et Tata avaient su garder leur naïveté enfantine ; tout naturellement, ils se disaient que les bonnes gens aussi, en particulier les niais. 


     Or donc, en accouplant leurs compétences politiciennes, ils découvrirent le capitalisme ! Allez louïa ! Et Tata Buffet de plaider pour un "socialisme à visage humain, républicain et très démocratique", tandis que Tonton Melenchon danse le rigodon, juste parce que ça fait la rime.

      Qu'est-ce donc qui, de nouveau, les avait réunis tous 2 quand, durant des décennies ils s'étaient détestés avec toute la force de leurs convictions respectives ? Eh bien c'est qu'ils avaient trouvé quelqu'un à détester 
encor plus en commun. Il s'agissait d'un "trotsko", petit facteur de son état, Besancenot dit "l'olive", très en vogue dans les médias à cause de son bon visage joufflu de fils de bonne famille qu'il était.


       Celui-là, Tonton et Tata l'exécraient par-dessus tout.
Melenchon le so-"socialisse" en lui reprochant son "dogmatisme" (un mot que lui avait inculqué son paternel) ; Buffet la co-"communiss" parce que ses ancêtres à elle avaient éteint l'espèce dont il était issu, le fringant petit facteur, les "hitléro-trotsko-gauchistes", dont Tata n'avait pas suffisamment de vocabulaire (une tradition dans la famille) pour conspuer l'irresponsabilité et le fait qu'ils fassent "le lit du fascisme", reproche qui durait depuis un demi-siècle, en fait depuis l'apparente défaite du même fascisme. Alors voilà, elle et lui avaient pris ombrage du succès du facteur à pédales et avaient trouvé dans leur alliance matière à une revanche cinglante.

     Faut dire que c'était pas du luxe. D'un côté, Tonton Melenchon indisposait tout le monde chez les socialos, à jouer celui qui ne réalise pas que "
les temps changent", comme il chantait Robert et à enquiquiner les éléphants avec ses histoires de "la barre à gauche toute !". De l'autre Tata Buffet, nommée cheftaine en chef des ro-cocos en lieu et place de Bob-le-rocker (dit "Hue cocotte !") pour redresser la situation et proposer à la populace un capitalisme à visage acceptable, n'avait guère fait que perpétrer la fuite des "cerveaux" (si l'on peut dire à propos des "communiss"). Alors, cette kermesse des "européennes", c'était la énième occase de se refaire la cerise, ou la citrouille, c'est selon.

      Et comment se termine-t-elle, cette histoire grise et triste comme un jeune socio-démocrate ? Ben, elle est sans fin. Un clou chasse l'autre, un pantin se substitue au guignol en place et, comme on le chantait au Bois de Holly : "That's entertainment".  

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