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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 11:12

THE EMPIRE HAS ALWAYS STRIKED BACK

undefined(Lenine nettoie les écuries d'Augias de l'impérialisme mondial)


     De tous temps il a existé et il existe encor des partis soi-disant "ouvriers" pour promotionner à propos de la concurrence une position chauvine : défendre sur le marché mondial "leurs" travailleurs nationaux, défendre "leur" pays, etc. C'est-à-dire dans les faits, cautionner le fait que l'entrepreneur le plus performant jette à la rue des prolétaires, du moment qu'ils sont originaires d'autres contrées, de pays "étrangers". Sans oublier que ce résultat s'obtient en pressurant tant et plus les salariés autochtones. Ces partis "de gauche" dissimulent leur nationalisme économique derrière une rhétorique pseudo-radicale ; en réalité, au nom de "l'économie nationale" ils exacerbent la concurrence entre travailleurs.
     
     Il n'est jamais inutile de rappeller que les salariés, quelles que soient leurs origines, sont enchaînés à un seul et même système esclavagiste. Il n'est jamais superflu de répéter infatigablement qu'il n'existe pas de solution "nationale" à leur exploitation internationale. Il est nécessaire de clamer haut et fort que leur émancipation se fera grâce à l'union de tous partout sur la planète, tous pour un seul but, tous dans une seule organisation, leur organisation, dirigée contre l'impérialisme mondial.



CHAPITRE VI : LE PARTAGE DU MONDE ENTRE LES GRANDES PUISSANCES [extraits]


     "...le trait caractéristique de la période envisagée, c'est le partage définitif du globe, définitif non en ce sens qu'un nouveau partage est impossible, - de nouveaux partages étant au contraire possibles et inévitables, - mais en ce sens que la politique coloniale des pays capitalistes en a terminé avec la conquête des territoires inoccupés de notre planète. Pour la première fois, le monde se trouve entièrement partagé, si bien qu'à l'avenir il pourra uniquement être question de nouveaux partages, c'est-à-dire du passage d'un "possesseur" à un autre, et non de la "prise de possession" de territoires sans maître.

     Nous traversons donc une époque originale de la politique ... mondiale, étroitement liée à l'"étape la plus récente du développement capitaliste", celle du capital financier."

     "Il est ... hors de doute que le passage du capitalisme à son stade monopoliste, au capital financier, est lié à l'aggravation de la lutte pour le partage du monde."

      La chasse aux colonies menée par tous les Etats capitalistes à la fin du XIXème siècle, et surtout après 1880, est un fait universellement connu dans l'histoire de la diplomatie et de la politique extérieure."

     "Il n'est pas sans intérêt de constater que dès cette époque, [les] dirigeants politiques de la bourgeoisie ... voyaient nettement le rapport entre les racines pour ainsi dire purement économiques et les racines sociales et politiques de l'impérialisme contemporain. (...) Le salut est dans les monopoles, disaient les capitalistes en fondant des cartels, des syndicats et des trusts. Le salut est dans les monopoles, reprenaient les chefs politiques de la bourgeoisie en se hâtant d'accaparer les parties du monde non encore partagées."

     "...au seuil du XXème siècle, le partage du monde était "terminé". (...) Si l'on compare, par exemple, la France, l'Allemagne et le Japon, pays dont la superficie et la population ne diffèrent pas très sensiblement, on constate que le premier de ces pays a acquis presque trois fois plus de colonies (quant à la superficie) que les deux autres pris ensemble. Mais par son capital financier, la France était peut-être aussi, au début de la période envisagée, plusieurs fois plus riche que l'Allemagne et le Japon réunis. (...)
      "A côté des possessions coloniales des grandes puissances, nous avons placé les ... petits Etats, [lesquels] sont, pourrait-on dire, le prochain objectif d'un "nouveau partage" possible et probable...(...) Le capital financier est un facteur si puissant, si décisif, pourrait-on dire, dans toutes les relations économiques et internationales, qu'il est capable de se subordonner et se subordonne effectivement même des Etats jouissant d'une complète indépendance politique. (...) Mais il va de soi que ce qui donne au capital financier les plus grandes "commodités" et les plus grands avantages, c'est une soumission telle qu'elle entraîne pour les pays et les peuples en cause, la perte de leur indépendance politique."

     "La politique coloniale et l'impérialisme existaient déjà avant la phase contemporaine du capitalisme, et même avant le capitalisme. Rome, fondée sur l'esclavage, faisait une politique coloniale et pratiquait l'impérialisme. Mais les raisonnements "d'ordre général" sur l'impérialisme, qui négligent ou relèguent à l'arrière-plan la différence essentielle des formations économiques et sociales, dégénèrent infailliblement en banalités creuses ou en rodomontades, comme la comparaison entre "la Grande Rome et la Grande-Bretagne ". Même la politique coloniale du capitalisme dans les phases antérieures de celui-ci se distingue foncièrement de la politique coloniale du capital financier.

     Ce qui caractérise notamment le capitalisme actuel, c'est la domination des groupements monopolistes constitués par les plus gros entrepreneurs. Ces monopoles sont surtout solides lorsqu'ils accaparent dans leurs seules mains toutes les sources de matières brutes, et nous avons vu avec quelle ardeur les groupements capitalistes internationaux tendent leurs efforts pour arracher à l'adversaire toute possibilité de concurrence, pour accaparer, par exemple, les gisements de fer ou de pétrole, etc. Seule la possession des colonies donne au monopole de complètes garanties de succès contre tous les aléas de la lutte avec ses rivaux, même au cas où ces derniers s'aviseraient de se défendre par une loi établissant le monopole d'Etat. Plus le capitalisme est développé, plus le manque de matières premières se fait sentir, plus la concurrence et la recherche des sources de matières premières dans le monde entier sont acharnées, et plus est brutale la lutte pour [leur] possession..."

     "Naturellement, les réformistes bourgeois ... essaient d'atténuer l'importance de ces faits en disant qu'"on pourrait" se procurer des matières premières sur le marché libre sans politique "coûteuse et dangereuse", et qu'"on pourrait" augmenter formidablement l'offre de matières premières par une "simple" amélioration des conditions de l'agriculture en général. Mais ces déclarations tournent à l'apologie de l'impérialisme, à son idéalisation, car elles passent sous silence la particularité essentielle du capitalisme contemporain : les monopoles. Le marché libre recule de plus en plus dans le passé ; les syndicats et les trusts monopolistes le restreignent de jour en jour. Et la "simple" amélioration des conditions de l'agriculture se réduit à l'amélioration de la situation des masses, à la hausse des salaires et à la diminution des profits. Mais existe-t-il, ailleurs que dans l'imagination des suaves réformistes, des trusts capables de se préoccuper de la situation des masses, au lieu de penser à conquérir des [marchés] ?

     Le capital financier ne s'intéresse pas uniquement aux sources de matières premières déjà connues. Il se préoccupe aussi des sources possibles ; car, de nos jours, la technique se développe avec une rapidité incroyable, et des territoires aujourd'hui inutilisables peuvent être rendus utilisables demain par de nouveaux procédés (à cet effet, une grande banque peut organiser une expédition spéciale d'ingénieurs, d'agronomes, etc.), par l'investissement de capitaux importants. Il en est de même pour la prospection de richesses minérales, les nouveaux procédés de traitement et d'utilisation de telles ou telles matières premières, etc., etc. D'où la tendance inévitable du capital financier à élargir son territoire économique, et même son territoire d'une façon générale. De même que les trusts capitalisent leur avoir en l'estimant deux ou trois fois sa valeur, en escomptant leurs bénéfices "possibles" dans l'avenir (et non leurs bénéfices actuels), en tenant compte des résultats ultérieurs du monopole, de même le capital financier a généralement tendance à mettre la main sur le plus de terres possible, quelles qu'elles soient, où qu'elles soient, et par quelques moyens que ce soit, dans l'espoir d'y découvrir des sources de matières premières et par crainte de rester en arrière dans la lutte forcenée pour le partage des derniers morceaux du monde non encore partagés, ou le repartage des morceaux déjà partagés."

     "La superstructure extra-économique qui s'érige sur les bases du capital financier, ainsi que la politique et l'idéologie de ce dernier, renforcent la tendance aux conquêtes...  "Le capital financier veut non pas la liberté, mais la domination" dit fort justement Hilferding. Et un auteur bourgeois français ... écrit qu'il convient d'ajouter aux causes économiques de la politique ... d'aujourd'hui des causes sociales : "Les difficultés croissantes de la vie qui pèsent non seulement sur les multitudes ouvrières, mais aussi sur les classes moyennes, font s'accumuler dans tous les pays de vieille civilisation des impatiences, des rancunes, des haines menaçantes pour la paix publique ; des énergies détournées de leur milieu social et qu'il importe de capter pour les employer dehors à quelque grande oeuvre, si l'on ne veut pas qu'elles fassent explosion au-dedans."

     ... à l'époque de l'impérialisme politique, il faut noter que le capital financier et la politique internationale qui lui est conforme, et qui se réduit à la lutte des grandes puissances pour le partage économique et politique du monde, créent pour les Etats diverses formes transitoires de dépendance. Cette époque n'est pas seulement caractérisée par les deux groupes principaux de pays : possesseurs de colonies et pays coloniaux, mais encore par des formes variées de pays dépendants qui, nominalement, jouissent de l'indépendance politique, mais qui, en réalité, sont pris dans les filets d'une dépendance financière et diplomatique."

     "De tels rapports ont toujours existé entre petits et grands Etats, mais à l'époque de l'impérialisme capitaliste, ils deviennent un système général, ils font partie intégrante de l'ensemble des rapports régissant le "partage du monde", ils forment les maillons de la chaîne des opérations du capital financier mondial."

(Vladimir Illitch Oulianov, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916)
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