Le Sous-Lieutenant Karpov décrypte pour vous l'actualité de notre monde et le passe à la tronçonneuse, au lance-flammes et à la mitrailleuse lourde.
Vous connaissez Serge Dassault ? Mais si, le fils de Marcel, fabricant d'avions de chasse. S'il avait été fabricant de tanks, on les aurait appelés les "chars Dassault" mais cette dynastie ne possède pas ce genre d'humour. C'est un autre style de métaphores que file Serge, le fils à Marcel.
Quand il parle des chômeurs, il dit ceux qui ne veulent pas travailler ; dégurgitant sur les salariés de l'Etat, il utilise le terme privilégiés. En matière de privilèges il en connaît un rayon, le patron de Dassault Aviation. Né avec un paquet d'actions dans la bouche, on l'a laissé jouer dans son parc (d'aviation) : Janson de Sailly, Saint-Louis, Polytechnique, le circuit des chers tétards du capitalisme. Jusqu'à ce qu'il prenne la place de Papa pour sévir à son tour dans l'aviation de chasse et les jets privés.
Le moutard est aussi "élu" de la Raie Publique, maire de Corbeil-Essonnes sur la liste "Centre national des indépendants et paysans", un ectoplasme oscillant entre poujadisme, clientélisme, corruption et fascisme de proximité. En ce moment le "paysan indépendant" trimballe quelques casseroles (achat de votes, chantage, porte-flingues, etc.). A son tableau de chasse, on compte aussi un mandat de sénateur dont il est le doyen (88 balais).
Son père possédait le magazine Jours de France, sorte d'ancêtre des tabloïds VIP, lui il s'est acheté Le Figaro, grand torchon de la France qui se gratte les escarres.
Serge Dassault n'a pas de mots assez virulents pour dénoncer l'omnipotence de l'Etat et le parasitisme de ses fonctionnaires, le scandale des charges sociales et des impôts. Sa boîte est pourtant soutenue à bout de bras par des milliards d'euros de subvention, prises directement dans la poche de ces salariés privilégiés vilipendés par le beau Serge. Bref si l'Etat, les fonctionnaires et tous les autres salariés n'existaient pas, Dassault Aviation non plus.
Son fleuron, l'avion de chasse Rafale, il n'en a vendu aucun dans le monde ! Il n'y a eu que l'armée française pour les lui acheter, c'est-à-dire là encor l'Etat et tous ces fainéants de salariés surpayés.
Ce n'est pas faute d'avoir utilisé chaque Président depuis Chirac pour jouer diplomatiquement les tapineuses en Chine, au Brésil ou en Arabie Saoudite.
Question rentabilité, Dassault Aviation l'exige des autres mais n'en a cure pour sa grosse entreprise. Fournisseur exclusif de l'armée française la boîte possède des contrats illimités dans le temps. Malgré ça, le Rafale personne n'en veut. Si, "nous", par force.
Résumons : ce vindicatif vieillard, subventionné à vie par les salariés imposables, crache à qui mieux-mieux ses glaviots imprécatoires sur ceux-là mêmes grâce auxquels il prospère sans rentabilité aucune. Une sorte de capitalisme d'Etat à la sauce néo-libérale.
(d'après un édito de France Musique)
SONT-ILS PAS BEAUX NOS CAPITAINES D'INDUSTRIE
Papa
Fiston