A QUI PROFITE LE FOOTBALL PROFESSIONNEL ?
(déployée dans le stade de France, une bandelole : "PEDOPHILES CHÔMEURS CONSANGUINS BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS")
Le Sous-Lieutenant Karpov adresse ses félicitations aux auteurs de la prose ci-dessus et compatit à l'ingratitude affichée des journalistes sportifs qui crient haro sur ses auteurs, alors que ce happening médiatisé relance plus que jamais l'intérêt d'un Championnat de foot somme toute assez morne.
Ces journalistes éthiques mais pas étiques qui vivent grassement du sport se sont livrés, à l'occasion des matches de foot Lens-PSG et Bordeaux-Nancy, à un énième lynchage médiatique des arbitres. Dans le même temps, les instances footballistiques refusent d'utiliser la vidéo pour juger d'actions litigieuses, comme cela se fait avec efficacité pour le rugby.
Ainsi, l'inefficience arbitrale est-elle favorisée et par le manque de moyens techniques (alors que les matches de la Ligue 1 sont surmédiatisés !) et par la pression constante des charognards venant disserter sur les plateaux-télé ou dans les torchons sportifs sur telle ou telle action de jeu, telle ou telle erreur d'arbitrage disséquée en long, en large et en travers en utilisant la vidéo qu'on refuse aux arbitres, philosophant sur les vertus de tel ou tel président de club, les vices de tel ou tel entraîneur, bref des scatophiles professionnels qui, sans le foot, les matches truqués, le dopage (qu'ils ignorent avec une indifférence superbe), les hooligans et les banderoles de l'acabit de celle-là, seraient eux-mêmes de simples supporters avec leurs bassesses, leurs frustrations et leurs limites. Au lieu de quoi ils posent à l'homme politique, au philosophe, au singe savant, au bouddhiste tibétain.
Il faut souhaiter pour ces gens-là que perdurent les banderoles et les cris racistes, que perdure la violence dans les stades et tout autour, que prospère le dopage donc la compétitivité des équipes professionnelles donc les résultats donc la médiatisation donc l'audience donc les sponsors donc les rivières de fric, dont quelques miettes substantielles viendront rembourrer au passage le portefeuille de ces "spécialistes" qui encouragent sciemment et de toute leur petitesse cette gadoue qui baigne le football professionnel.