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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 10:33

L'EXPLOITATION DE L'HOMME EST CACHEE


     4. Qu'est-ce que la plue-value ?    

     Rappel : la valeur de la force de travail se détermine par la quantité de travail nécessaire à son entretien et à sa reproduction. Cependant, l'usage de cette force de travail est limité uniquement par la physiologie du travailleur. La valeur journalière de la force de travail est différente de l'utilisation journalière ou de cette force, tout comme la nourriture dont le travailleur a besoin et le temps qu'il est capable de travailler sont 2 choses différentes. La quantité de travail qui limite la valeur de la force de travail du salarié ne correspond pas à la limite de la quantité de travail dont il est capable.
    
     Prenons un exemple, celui d'un salarié qui, pour renouveler sa force de travail quotidienne, doit produire une valeur journalière de 40 euros, ce qu'il réalise par 2 heures d'activité. Pour autant, cela ne le rend pas inapte à travailler 8 heures par jour (ou plus). En payant la valeur journalière de la force de travail de ce salarié, l'employeur s'est acquis le droit de se servir de celle-ci pendant toute la journée "légale". S'il en a la possibilité, il le fera travailler par exemple 40 heures par semaine (soit, s'il est au boulot 5 jours par semaine, des journées d'environ 8 heures). En sus des 2 heures nécessaires pour produire l'équivalent de son salaire, c'est-à-dire la valeur de sa force de travail, le salarié devra donc travailler 6 heures de plus.
     Marx nomme ce temps-là les heures de "surtravail", lequel surtravail se réalise en une plus-value et un "surproduit". Si l'employé, au moyen de 2 h, ajoute au produit de son travail une valeur de 40 € qui forme l'équivalent exact de son salaire, en 6 heures supplémentaires il ajoutera à ce produit  une valeur de 120 €. Il produira donc un "surplus". Comme il a vendu sa force de travail au capitaliste, la valeur totale, c'est-à-dire le produit qu'il a créé, appartient au capitaliste qui est, pour un temps déterminé par la loi, propriétaire de sa force de travail. En déboursant 40 € de salaire par jour, le capitaliste va donc réaliser une valeur supplémentaire de 120 € puisque, en déboursant la valeur dans laquelle sont cristallisées 2 heures de travail, il reçoît en retour une valeur dans laquelle sont cristallisées 6 autres heures. En répètant ce processus chaque jour, le capitaliste débourse chaque jour 40 € et en empoche 120. Un tiers de ces 120 € est de nouveau employé à payer un nouveau salaire ; les 2 tiers restants forment la plus-value, pour laquelle le capitaliste ne paie aucun "équivalent". C'est sur cet échange de dupes entre le capital et le travail que se fonde la production capitaliste, c'est-à-dire le salariat, c'est-à-dire l'exploitation des hommes, des femmes et parfois des enfants.
    
     Constatez le rapport escamoté entre le salarié et son employeur : en apparence, il reçoît 40 € pour 8 heures de travail quotidien. On peut croire que ces 40 € sont l'exacte rémunération des 8 heures. Or, il n'en est rien. Dans la réalité dissimulée derrière le contrat salarié, seules 2 heures quotidiennes sont payées à l'employé. Le reste (soit les 3/4 dans l'exemple utilisé) est ré-investi et sert à l'élargissement du capital.

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